de
Lewis Schoebrun (USA)
Avec Shevaun Kastl, Jordan Lawson, terence Lording, Randal Malone,
Jed Rowen, Deirdre V. Lyons, Juliette Angeli
Quand on a une filmographie ornée de titres tels que Dr Chopper, Death Sisters,
Queen Cobra ou Aliens vs. Avatars, on est généralement dénué de complexes. C’est le cas de Lewis Schoebrun, un réalisateur habitué
aux budgets anémiques et aux concepts bizarres. Avec The Amazing Bulk, notre homme décide de proposer sa propre variante de L'Incroyable
Hulk,
si ce n’est qu’il dispose en tout et pour tout de 14 000
dollars pour boucler son film. Shoebrun choisit donc de filmer tous
ses comédiens devant un grand fond vert et d’utiliser exclusivement des
images de synthèse pour les arrière-plans, ce qui
renforcera selon lui l'aspect comic book du long-métrage.
Pourquoi pas ? Après tout, Sin City et 300 avaient
prouvé la viabilité d’un
tel parti pris. Seulement voilà : sans le sou, le cinéaste achète
ses fonds numériques dans les banques d’image les moins onéreuses du
monde (y compris sur Ebay !) et se retrouve avec
des images de synthèse disparates à peu près aussi élaborées que
celles d’un jeu vidéo des années 80 ! The Amazing Bulk
raconte
l’histoire d’Henry Howard, un jeune savant plein d’ambition qui
cherche à mettre au point un sérum capable d’augmenter la masse
musculaire des êtres humains et dont la fiancée, la jolie Hannah,
se trouve être la fille du général Darwin, son irascible employeur.
Expérimentant le sérum sur lui-même, Henry se transforme aussitôt en
Bulk. Les mots nous manquent pour décrire cette créature.
Imaginez un croisement impensable entre le Troll de La Communauté de l'Anneau et le Bibendum Marshmallow de S.O.S. Fantômes, qui aurait été modélisé et animé par un enfant de huit ans sur un ordinateur du siècle
dernier.
La peau
violette, les bras ballants, la bedaine molle, les fesses à l’air, cette
chose difforme se déplace exclusivement en trottinant comme
un jogger du dimanche et laisse les spectateurs totalement
incrédules. Lâché dans la ville, ce colosse hideux s’oppose au sinistre
docteur Kantlove qui menace de faire exploser la Lune avec son
armada de missiles. Le jeu des acteurs est globalement
catastrophique mais c’est un moindre mal, car nos yeux ahuris sont
surtout obnubilés par cet enchaînement d’atroces incrustations sur fond
vert, au sein d’animations numériques d’une laideur inouïe. Voir
Henry et Hannah gambader en faisant du sur place, tandis que défile
derrière eux un paysage de campagne numérique aux pixels gros
comme des camions, est un spectacle assez hallucinant.
Tout le film
est à l’avenant, l’action se situant dans un environnement à mi-chemin
entre la forêt de Oui-Oui, l’animation Powerpoint bas de
gamme et le jeu vidéo période Space Invaders. Le réalisateur tente
bien de se racheter en recourant au second degré (les trois logos qui
ouvrent le film parodient ceux d’Universal, 20th Century
Fox et Paramount, la poursuite finale se déroule au milieu d’un
bestiaire en animation totalement absurde) mais le film est trop
disgracieux, trop bâclé, trop stupide pour que ces traits d’humour
surréalistes puissent le racheter, ne serait-ce que partiellement.
Sur le papier, l’idée d’un faux Hulk violet semi-parodique pouvait
légitimement attiser la curiosité. Mais dans les faits,
The Amazing Bulk est une purge innommable dont le visionnage s’apparente à une douloureuse épreuve.
Oui, ça fait mal. Mais plus on le subit, plus on l'aime. Nous on l'a même doublé en VF, et on le propose maintenant en DVD - et on l'aime de plus en plus : http://ulule.com/bzz-dvd
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