de Jonathan Hensleigh (USA)
avec Thomas Jane, John Travolta, Rebecca Romjin, Laura Harring, Samantha Mathis, Roy Scheider, Will Patton, Ben Foster
avec Thomas Jane, John Travolta, Rebecca Romjin, Laura Harring, Samantha Mathis, Roy Scheider, Will Patton, Ben Foster
Le « Punisher » créé par Gerry Conway, Ross Andru et John
Romita avait déjà tenté une percée au cinéma en 1989 à l’occasion d’un film
musclé réalisé par Mark Goldblatt, avec en vedette le monolithique Dolph
Lundgren. Mais cet essai s’était avéré modérément concluant, et l’anti-héros à
la gâchette facile reprit sans sourciller le chemin des planches de BD, loin
des salles obscures. Une seconde chance lui fut offerte dans les années 2000,
Marvel ayant entre-temps prouvé la viabilité de son univers sur grand écran
suite aux succès répétés de Blade, X-Men
et Spider-Man.
Scénariste de Jumanji, Une Journée en Enfer et Armageddon, Jonathan Hensleigh se vit
ainsi offrir la possibilité de réaliser son premier long-métrage via une
nouvelle adaptation des aventures du vigilante amateur de têtes de mort. Après
un court générique esthétisant, nous faisons connaissance avec Frank Castle
(Thomas Jane), un agent du FBI désireux de prendre sa retraite après avoir
démantelé un réseau d’armes illégales. Mais tandis qu’il coule des jours
heureux à Porto Rico avec sa famille, Howard Saint (John Travolta), un mafieux
hargneux, cherche à venger la mort de son fils, tombé pendant la dernière
mission de Castle. Saint charge ses hommes d’occire non seulement l’ex-agent
mais aussi toute sa famille. Le suspense fonctionne avec une redoutable
efficacité quand le commando débarque parmi la famille de Castle et tire sur
tout ce qui bouge. La tension monte d’un cran lorsque son épouse et son fils
sont pris en chasse par les tueurs.
En cet instant précis, les nombreux points
communs entre Castle et Mad Max nous sautent aux yeux, d’autant que le film
d’Hensleigh renforce les analogies avec le premier film de George Miller en
reproduisant à peu de chose près la même séquence de mise à mort. Mais Thomas
Jane n’a pas le grain de folie qui rendait Mel Gibson si inquiétant dans le
dernier chapitre de Mad Max (une
démence autodestructrice qu’on retrouvait aussi chez le Martin Riggs de L’Arme Fatale). Un peu trop lisse, le
jeu du futur héros de The Mist
manque d’intensité. Laissé pour mort dans une explosion, son personnage survit
miraculeusement (ce qui s’avère inexplicable dans la mesure où il a été abattu
à bout portant) et le film applique dès lors le fameux axiome « ce qui ne
tue pas rend plus fort » qui transformera notre homme en Punisher.
Mais
une fois de plus, la rage et la froideur de ce justicier sociopathe ne sont
ressenties qu’à moitié par le spectateur, à cause d’une tonalité trop tiède et
d’une interprétation trop fade. Ici, Castle torture pour de faux, assomme avec
des casseroles, fait de l’humour, ose quelques punchlines et habite sur le même
palier que deux geeks comiques, tandis que sa némésis est un John Travolta en
roue libre qui nous amuse plus qu’il ne nous effraie. Sans parler de ces
moments bizarroïdes que rien ne justifie, comme le mariachi qui pousse la
chansonnette, en une sorte d’hommage incompréhensible aux premières œuvres de
Robert Rodriguez. Honorable mais sans éclat, ce second Punisher n’aura pas plus convaincu le grand public que la version
précédente, malgré une bonne volonté manifeste et quelques séquences
émotionnellement très fortes en première partie de métrage.
© Gilles Penso
Thema: SUPER-HÉROS
BONUS : Le remarquable court-métrage Dirty Laundry réalisé en 2012 par Phil Joannou
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